29 nov. 2009

Conditionnement

9 commentaires:

  1. sans dire que c'est entièrement vrai, c'est pas tout faux, il faut l'admettre. Pourtant, comment faire pour ceux qui ne peuvent s'éduquer eux même ? Ton raisonnement ne tient que pour les plus aisés

    killian

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  2. Ah attention, je ne critique pas l'école en elle-même mais l'éducation nationale (Ceci dit, j'ai fais exprès de donner un air radicalement anti-scolaire au dessin pour provoquer des réactions ;)). Le principe de l'école reste une chance et un grand atout pour ce qui est de l'échange humain. Je fais donc d'avantage un constat de la perversion de cette institution qu'une diabolisation de l'école en elle-même. Sinon, je n'y serai pas moi-même.
    Par contre, il ne faut pas oublier que le savoir n'est pas qu'une question d'étude et culture. Bien souvent, on en apprend d'avantage à l'air libre au fil des rencontres que dans des bouquins. Du coup, s'éduquer seul n'est pas forcément le privilège des plus aisés. Ca peut jouer, c'est sûr, mais s'éduquer "seul" c'est surtout à la portée de ceux qui sont passionnées du savoir, qui font ça pour eux, pour leur propre accomplissement, et non pour l'obtention d'un diplôme ou pour un avenir professionnel prometteur.

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  3. Moi je trouve que ce genre de caricature reste facile.C'est clair qu'on nous bassine avec les diplômes, etc, il n'empêche qu'on a toujours eu à redire à propos de l'éducation nationale, et que ça reste rébarbatif. Pis faut pas tout mettre dans le même sac, par pitié. Si le système "d'en haut" est pourri, on remarquera que certains profs loin d'être des imbéciles agissent à leur niveau pour que l'école soit "autre chose" que justement cette machine à citoyens(pris ici dans le mauvais sens du terme, ya qu'un mauvais sens à ce mot, pour toi, Mickaël?ça pourrait être interessant ça...). Les valeurs que l'on voudrait nous transmettre au plus haut de l'éducation nationale sont souvent changées par certains professeurs. En outre, on peut pas nier qu'il y ait beaucoup de personnes qui se fichent pas mal du savoir ou de l'accomplissement personnel, pour ceux là, la carotte que représente le diplôme aide à les cultiver un peu.C'est peut être pas plus mal, au fond. Pis peut être que ça les entraîne à ensuite justement perséverer sur le chemin du savoir, et à s'interesser à d'autres choses. Peut être que l'école peut être juste une "initiation"vers un savoir moins conformiste.Vers une reflexion? Peut être que l'école peut faire ça aussi.Et puis aussi, l'école peut aider à prendre conscience de ses capacités. Peut être qu'elle empêche les gens d'être des légumes complets? Parce que tout n'est pas à jeter dans l'enseignement qu'on nous impose.

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  4. Oui, cette caricature est facile, très facile. Mais au risque de me répéter, elle n'avait que pour but de faire réagir. Elle n'est pas une fin en soit mais un moyen pour déboucher sur un débat où je peux ensuite nuancer mon point de vue.

    Comme je l'ai dis plus haut, c'est l'éducation nationale que j'attaque et non les professeurs. Mettre tout dans le même sac reviendrait à dire que les profs ne sont que des machines ne servant que d'intermédiaire entre ceux "d'en haut" et le cerveau des élèves, ce qui est loin d'être le cas (bien que certains le voient malheureusement comme ça. J'en ai pour exemple récent mon prof d'anglais renforcé m'expliquant qu'il se considérait comme un ouvrier faisant simplement son boulot...la pédagogie est donc en option dans le métier de prof?). Bien que je sois sceptique face au "changement de l'intérieur", s'il y'a bien une exception qui me fait pencher en la faveur de cette méthode, c'est celui de prof. Effectué d'un point de vue "militant" (ou tout simplement humain), à mon avis il est celui qui demande le plus d'investissement et de patience. Car je pense qu'il en faut une sacré dose face à des élèves qui peuvent se montrer impulsifs et bornés et qui ne comprennent pas toujours qu'on cherche à les aider, ne voyant que des sermons moralisateurs (le genre d'élève que j'ai toujours été quoi). En même temps, on apprend de nos erreurs donc il est normal que de simples discours, aussi bien intentionnés et censés soient-ils, n'aient pas vraiment d'effet sur un jeune. Il faut les laisser vivre leurs expériences en essayant peut-être de limiter la casse. Le problème est que peu de profs sont dans cette optique. A un élève insolent ou obtenant de mauvais résultats, on se contente de distribuer des punitions stupides comme des retenues. A part dégoûter davantage l'élève de l'école, ça ne fait pas grand chose. Et quand bien même après il se tiendrait à carreaux ou se mettrait à travailler, ce ne serait qu'une conduite "disciplinée" simulée par la crainte de la répression. Les parents ne sont pas non plus innocents dans l'affaire et jouent même un grand rôle je pense en mettant la pression sur leurs enfants pour qu'ils rapportent de bonnes notes, tout comme l'Etat le fait en leur montrant le soit disant avenir réservé à ceux qui ne marchent pas droit. Le résultat est que nous nous retrouvons avec soit des "bons" élèves stupidement scolaires qui font la course aux bonnes notes et ne visent que l'obtention de diplômes pour avoir un bon job plus tard, soit des "mauvais" élèves victimes non seulement d'une répression scolaire mais aussi d'eux-même, n'étant pas suffisamment conscients de l'importance cruciale du savoir et se laissant piéger par l'Etat qui fait d'eux sa propagande dissuassive, associant aux yeux de tous l'image des marginaux à des ignares. Sauf que ces ignorants, c'est lui qui les créer en les dégoûtant de l'instruction; marche ou crève en somme. C'est donc là qu'est l'indispensabilité des profs qui peuvent éviter l'une ou l'autre de ces voies aux élèves, à condition bien sûr que ces mêmes profs n'aient pas une conception de leur métier comme étant celui d'un "missionaire".

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  5. Donc je suis bien d'accord sur le fait qu'il ne faut pas mettre tout dans le même sac. Je suis bien conscient que les valeurs et méthodes prônées par l'éducation nationale ne le sont pas forcément par le corps professoral. Malheureusement, il y en a trop peu et par cela même ils se voient discriminer. Ce que je veux dire c'est que des profs qui se décarcassent véritablement pour apporter quelque chose de différent à leurs élèves, qui sont passionnés par leur métier et qui ont une véritable conscience pédagogique, se voient souvent critiqués, par les élèves eux-même, pour leurs manières alternatives s'éloignant des conventions (comme diffuser des documentaires ou films en VO aux élèves qui, en plus de perfectionner leur apprentissage de la langue étudiée de par l'intérêt que suscite en eux le film, enrichiront leur culture par la même occasion.). Ces élèves viennent alors dire qu'ils n'apprennent rien parce que, trop conditionnés par une éducation typique, ils s'attendent à ce que tout leur tombe tout cuit dans la bouche par des cours purement scolaires et magistraux.

    Pour ce qui est du fait que beaucoup n'attachent pas d'importance à l'accomplissement personnel que peut apporter le savoir et qui ne sont donc poussés que par la carotte du diplôme, je pense que si en apparence ça peut paraître être un bon moyen, ça reste trop facile. Le problème est qu'on apprend pas suffisamment assez aux gosses l'intérêt d'aller à l'école. On les pousse en troupeau et contre leur gré dans les salles de classe en leur servant des discours stéréotypés sur l'importance de l'école pour leur avenir mais comment un môme peut-il comprendre tout ça? La seule chose qu'il voit, lui, c'est qu'on l'empêche de s'amuser en l'enfermant dans une salle de classe toute la journée. L'avenir c'est bien le moindre de leurs soucis. On cherche à matérialiser le savoir en en faisant un moyen débouchant sur une situation professionnelle et ça, franchement, ça me débecte. Evidemment je ne dis pas qu'il faudrait aller expliquer aux enfant que se cultiver les aidera à s'accomplir et s'épanouir intérieurement car je doute fort qu'ils soient plus sensibles à ce discours qu'à celui de l'avenir professionnel. Mais je pense qu'il faudrait commencer par faire naître en eux l'intérêt par des choses simples qu'ils peuvent comprendre, par des jeux etc...et les pousser peut-être déjà à penser par eux-même. Du coup je serai plutôt pour le fait qu'on débute la philosophie dès l'entrée en primaire pour pousser les gosses à se poser des questions sur des choses simples, à s'exprimer et à apprendre à communiquer avec autrui. Pas facile c'est sûr, et encore moins si à côté les parents conditionnent leurs enfants en exigeant d'eux simplement de bons résultats et les laisse s'abrutir devant la télé. Alors bien évidemment les apâter avec les diplômes pour les pousser à se cultiver peut déboucher sur un goût du savoir dans lequel l'école aura été une "initiation", mais c'est un pari risqué, non?

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  6. Pour finir, en ce qui concerne la citoyenneté, non, il n'y a pas qu'un mauvais sens à ce terme pour moi. Etymologiquement, est citoyen tout être faisant parti d'une cité et prenant part à son développement. Tout dépend donc de la cité en question. L'officielle est l'Etat et je suis donc contre le fait de me montrer citoyen dans cette optique ci. De façon officieuse par contre, je peux considérer la société en dehors de l'Etat et là alors, je suis pour le fait d'agir en tant que citoyen. D'ailleurs, dans le dessin précédent, en incitant à ne pas voter (ce qui n'est pas un geste citoyen du point de vue de l'Etat), je dis pourtant "Faites un geste citoyen". Ce geste citoyen c'est celui de participer au libre épanouissement d'une société d'individus à part entière en allant en opposition à un Etat qui cherche à assujetir ces mêmes Hommes.

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  7. Amusant de constater, pour poursuivre ton raisonnement michou, que les parents envoyant leurs enfants en école publique cherche majoritairement par là a éviter un quelconque "bourrage de crâne" des écoles privés...

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  8. Mhh perso, je vois pas les choses comme ça.En primaire, les enfants sont souvent contents d'aller à l'école, non?C'est pas la torture pour eux, si les parents ne leur mettent pas une pression monstre.( C'est vrai que c'est souvent le cas et c'est dommage...)
    Par contre, jsuis d'accord sur le fait que le système scolaire noie les "mauvais élèves". Et comme l'a si bien dit mon père (qui est prof pourtant) il y a deux jours, si être bon à l'école était une preuve d'intelligence, ça se saurait. A eux, on ne leur laisse aucune chance, ou on les met dans des classes où ils n'ont parfois pas leur place (affligeant, les gosses qui se retrouvent en SEGPA par exemple alors qu'ils n'ont rien à faire là.)Ya aussi le problème du prestige, les lycées bien renommés n'ont aucune envie de laisser des élèves dont ils pensent qu'ils n'auront pas leur bac faire n'importe quoi.
    Quant aux jeux à l'école, je sais pas ce que tu as fais en maternelle mais moi c'était ça. Après, même en CP CE1 CE2, ça reste quand même assez ludique je trouve (mises à part les tables de multiplication ^^).C'est à partir du collège que les choses se compliquent à mon avis. Parce que justement là ça rigole plus, c'est la course aux notes, et c'est aussi la période où les parents peuvent être les plus stressants...Jpense.Ils ont encore assez de prise sur leurs gamins pour les stresser à mort, au lycée c'est plus compliqué.
    Jpense que l'exemple le plus probant c'est les classements de classe en seconde européenne par exemple.Les autres classe subissent pas ça, mais eux, qui sont considérés comme l'élite (wouahou, ils parlent trop bien anglais), bah on les entraîne à se battre pour être en tête de file.
    'Fin bon malgrè tout ça, je soutiens qu'il y a du bon à tirer de l'école.
    Et puis els profs ouvriers jsuis pas sûre qu'il y en ai des masses! pour avoir toujours vécu dans ce climat, je pense que même les profs qui ont des méthodes traditionnelles peuvent s'inquiéter réellement pour leur élèves, sans pour autant les saouler de discours moralisateurs. Et je pense aussi que la plupart se rendent bien compte de ce qu'est en passe de devenir l'école (Pire qu'avant?), et que ça les préoccupe vachement. Et s'ils savent pas bien s'y prendre avec les élèves qui accrochent pas au système scolaire, c'est peut être parce que c'est délicat aussi comme situation...Bah voilà.

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  9. Mouais, s'il est vrai que ce n'est pas une torture, les enfants ne sont pas pour autant contents de se rendre à l'école. A partir du moment où on ne leur laisse pas le choix, je ne vois pas comment ils peuvent apprécier franchement l'école. On a toujours qu'une hâte, c'est de se barrer. Et une fois fait, bin on se rend compte que c'était pas si mal, voire carrément cool.
    Pour ce qui est des jeux à l'école, j'ai un peu hésité au début avant d'avancer ce qui est dit plus haut. Mais vu que je ne me souvenais pas vraiment de ma maternelle... (a part pioncer , faire de la pate à modeler et manger de la colle cléopatre, je ne me souviens pas y avoir fait grand chose.) Par contre, pour ma part, il n'a pas fallu attendre le collège pour que ça change. Je crois me souvenir que le CP était entre les deux mais dès le CE1 c'est devenu bien plus stricte (Je m'en souviens parce que c'est la première fois que j'ai eu un cahier d'exercices de maths...ça vous traumatise ce genre de chose eh.). Dans le genre on reste collé à sa place toute la journée, on bosse et on vient parfois se pointer seul devant le tableau pour réciter par coeur des poésies devant une vingtaine de paires d'yeux...ça change, c'est le moins qu'on puisse dire. Après, ça dépend peut-être de l'école. J'en ai changé l'année d'après, c'était un peu plus relaché mais je me souviens que c'était déjà la panique pour les bulletins de notes. Notes qui cependant n'étaient pas en continu, on avait seulement une période de contrôles à chaque fin de trimestre. Bref, globalement la primaire, ça va, même si je maintiens ce que j'ai dis à propos de la philo. Mais alors le collège... je pense que c'est la pire étape. On t'accordes autant d'indépendance qu'en primaire (donc aucune) en te demandant autant d'investissement qu'un lycéen (travail perso, travail perso, travail perso...). De plus, je trouve que c'est vraiment là que la tyrannie des notes s'effectue le plus.

    Quant aux profs ouvriers... je reste sceptique. Des profs purement "ouvriers", c'est à dire qui n'en ont rien à carrer de l'intérêt de leurs élèves, qui se contentent de faire leur boulot et qui ne s'inquiètent que de la pression qu'on met sur eux, ça oui, il n'y en a pas des masses. Après, je pense que le contraire est valable aussi, c'est à dire que des profs qui essaient de faire autre chose de l'école en tentant des méthodes alternatives et en cherchant à établir un vrai rapport humain entre eux et leurs élèves sont rares aussi. En général, la plupart des profs se situent entre les deux, penchant plus vers un côté que de l'autre.

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